samedi 16 décembre 2023

Conte presque Malgache

Ecrire à partir d'un cadavre exquis

À Madagascar, à l’heure du déjeuner, un pepsis heros chevauche joyeusement une flûte brillante en tissant sa toile. Un pepsis heros, me dites-vous ? Oui, ce petit insecte aussi noir que du Pepsi, mais moins sucré que du Coca a toujours été un héros. Mais, revenons quelques jours en arrière.


En ce triste jour d’octobre, l’île de Madagascar était en deuil ; elle avait perdu sa plus grosse guêpe, son dernier espoir que la nature reprenne ses droits à cause de la folie des hommes. Les fleurs fanaient, les arbres toussaient et les animaux s’écroulaient. Seule la Grosse Guêpe avait survécu à toutes les fumées, à tous les bruits, à toutes les guerres. Mais, ce matin, Panache, le fils d’un prince malgache, avait vu la Grosse Guêpe s’approcher de lui et ses instincts violents s’étaient réveillés. Panache avait toujours été un enfant-roi, enfin un enfant-prince. Alors, il aimait torturer les êtres vivants les plus inoffensifs pour se sentir toujours plus fort et parce qu’il se savait intouchable. Panache avait attrapé la Grosse Guêpe, l'avait coincée entre ses doigts et lui avait arraché les ailes une par une. Il voulait qu’elle souffre jusqu’à ce qu’elle s’éteigne et Grosse Guêpe s’éteignit. Madagascar n’avait plus d'insecte. Madagascar était en deuil.


Après avoir séché sa dernière larme, Rosier, le fils du jardinier, crut voir dépasser un morceau de papier sous le râteau de son père. Il s’approcha et trouva un tout petit parchemin. Du haut de ses sept ans, il déchiffra péniblement : « Trouve la flûte, offre-la au soda volant, fais-lui tisser une toile et à nouveau l’espoir brillera comme une étoile ». Ni une ni deux, Rosier alla trouver son père le jardinier. Celui-ci était bien plus cultivé que le prince malgache alors il comprit tout de suite que le soda volant était un pepsis heros et que cet insecte serait le sauveur. Rosier et son père soulevèrent chaque motte de terre, inspectèrent chaque pétale (enfin ce qu’il en restait après la sécheresse) mais ils ne trouvèrent rien. Cependant, ils savaient. Ils savaient que le courage ce n’est pas de ne pas avoir peur, c’est d’avoir peur et de résister quand même. Alors, pendant trois jours et trois nuits, il cherchèrent. Au quatrième jour, à l’aube, Rosier entendit un tout petit bourdonnement sous une pierre. Il la souleva et, miracle,en sortit un peu petit pepsis heros, notre héros. Rosier courut à l’école du village et demanda à Madame Rossignol, la maîtresse, de lui prêter sa flûte. Il la lustra et posa le pepsi heros dessus. L'île était sauvée. La couleur allait revenir ! Tous les habitants, à l’heure du déjeuner, virent un pepsi heros chevauché joyeusement, une flûte brillante en tissant sa toile.


Mercredi 18/10/23, Librairie Traits d'union

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Mon alliance : je la porte depuis le 26 septembre 2015. C'est une bague qui me ressemble. Elle n'était pas vendue au rayon alliance....